L’Afrique en face d’elle-même

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Description

 

Situant les responsabilités des porteurs de l’héritage post-colonial dans le tableau noir qui présente l’Afrique d’aujourd’hui, l’auteur ne manque d’interpeller l’élite politique et le peuple. Si les partis politiques sont passés à côté de leur mission de formation et de mobilisation des forces vives vers les ruptures qui dessinent de nouvelles perspectives souveraines pour le continent, les populations ont manqué d’évoluer vers des citoyens dotés de la conscience historique, véhicule d’une véritable transformation économique et sociale portée par elles-mêmes. Cette élite qui a animé l’État post colonial à travers l’action des partis politiques se succède au pouvoir sans apporter des réponses décisives aux aspirations des populations et se neutralise dans une compétition uniquement animée par des
enjeux de pourvoir et des pratiques égotistes et vaniteuses faites de passe-droits et de sinécures pour garder l’action politique à la marge des véritables enjeux stratégiques et préoccupations urgentes du continent dans le monde contemporain. Le constat du paradoxe d’abondance chronique qui met en évidence les carences en matière de gouvernance des ressources naturelles révèle tous les autres maux qui gangrènent cette élite qui se relaie au pouvoir et instrumentalise l’ignorance des masses ainsi que les institutions dont le rôle devrait être de veiller à la gestion équitable de la chose publique et la redistribution des richesses et valeurs créées pour le bien-être de tous et durablement. Une finalité abrégée par des choix politiques hasardeux et complices d’une volonté de mainmise étrangère sur les
lévriers économiques du continent et qui produisent ainsi une structure économiques extravertie et abandonnée au marché international. Même les politiques d’intégration africaine, en privilégiant l’intégration économique à travers des politiques de libre-échanges comme la ZLECAF au détriment de l’intégration politique, concurrent à alimenter cette extraversion de l’économie et ses corolaires comme l’exportation des opportunités de travail pour les jeunes. Ces pratiques qui nourrissent les stratégies de survie populistes rendent encore plus périlleux l’œuvre de renaissance culturelle africaine qui devrait cependant remobiliser les jeunes générations autour des objectifs du panafricanisme scientifique et des défis contemporains dont fait face le continent.

En formulant des perspectives pour le continent, l’auteur nous ramène aux fondamentaux de l’idéal panafricain mais insiste sur la souveraineté qui devrait s’affirmer à travers un socle socio-culturel que seules l’éducation et la santé des ressources humaines peut garantir. Rappelant les africains à leur propre responsabilité de prendre leur destin en main en s’appropriant des leviers stratégiques mais surtout en œuvrant pour une unité d’action efficace contre la dispersion des forces et le gaspillage des énergies dans une multitude d’initiatives éparses et conflictuelles, l’auteur émet un son d’humanité en nous confirmant dans notre conviction que le redressement et le progrès africain sont aussi salvateurs en apportant au monde un équilibre des forces et en remédiant à l’asymétrie des relations de pouvoir entre le monde dominant et le continent premier.

Elimane Haby KANE
Président de LEGS-Africa (Leadership, Gouvernance, Stratégies pour
l’Afrique)

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